samedi 3 octobre 2015

Ma belle Andalouse

Bonjour tout le monde !

       Cela fait bien longtemps que je n'ai pas écrit, je l'admets, c'est méga nul de ma part. Mais étant donné que la ponctualité et l'organisation sont mes qualités principales, cela se comprend et s'excuse aisément. Bon, ne tergiversons pas plus que cela et venons en aux faits : pendant les vacances d'été, j'ai eu la chance de partir en Espagne et plus exactement en Andalousie sur la "Costa Del Sol" près de Málaga.

 
Alors oui, là, vous êtes en train de vous imaginer les vacances de rêve que j'ai du passer à danser sur du flamenco endiablé, et me maudire de jalousie, car dans l'inconscient collectif :
Mais au risque de vous décevoir, ces vacances étaient très familiales, on ne peut plus pépère. Donc maintenant, l'équation change un peu:
 Vacances Familiales = Visites, musées et crises de nerfs.
Et c'est dans cette douce ambiance de crème solaire, sable dans les cheveux et coup de soleil dans le dos que nous sommes partis à l'assaut de la forteresse de Grenade (au Nord-Ouest sur la carte) le temps d'une journée.
 
Avant tout, un petit récapitulatif de l'histoire d'Espagne pour comprendre de quoi on parle :
-Ve et VIe siècle : les Romains et les Wisigoths (ils ressemblent à ça) occupent tranquillement le territoire bien qu'ils se chamaillent de temps en temps pour savoir qui sont les plus forts. Au même moment en France, Lutèce devient capitale.
-711 : Les musulmans venus de la péninsule ibérique ramènent leur fraise et stoppent net les conflits en trouvant une solution radicale: c'est eux les chefs du royaume. Al-Andalus, de son nom tout neuf, sera l'un des principaux centres culturels et économiques du monde à cette époque.  Au même moment en France, Childebert IV devient Roi des Francs (je sais, personne ne sais qui c'est, tout le monde s'en fout mais avec un prénom pareil fallait s'en douter et je devais bien trouver quelque chose)
-XIe siècle : Un certain Zawi Ibn Ziri profite des conflits présents dans tout le sud de l'Espagne pour faire de la province de Grenade un taifa, c'est-à-dire un état indépendant.  Bien qu'il y ait mis beaucoup de volonté, Grenade redeviendra très vite une simple province de l'Empire Almohade qui règne à cette époque. Au même moment en France, la Chanson de Roland est dans les hit-parades
-1238: La chute de l'empire Almohade permet à Mohammad ben Nazar d'implanter le dernier des royaumes musulmans d'Espagne : la dynastie des Nasrides (retenez bien ce nom) à Grenade. Au même moment en France, Guillaume de Lorris, l'auteur du Roman de la Rose, meurt à Orléans.
-1492 : Les Rois Catholiques, Ferdinand et Isabelle, mignon petit couple raciste, antisémite et sanguinaire mais très bien vu à l'époque, décide de conquérir et de convertir l'Andalousie au catholicisme et d'en faire une terre plus religieuse que le Vatican, belle ambition. Grenade capitule le 2 janvier. Au même moment mais pas en France, Christophe Colomb part à la découverte du nouveau monde, il est d'ailleurs envoyé par nos copains Ferdi et Isa.

Voilà, maintenant que vous en savez un peu plus, je vous explique en quoi tout cela est important : Je vais vous parler de l'Alhambra. Il s'agit en fait du lieu où tous les rois, empereurs et califats ont décidé de construire leurs palais au fil du temps. Pas con les gars, d'avoir tout rassemblé, d'un point de vue tourisme c'est hyper pratique. L'Alhambra est ce genre de lieu touristique où tu croises plus d'étrangers que d'Espagnols, elle fonctionne comme un petit village fermé et c'est vraiment très agréable, beau et bien entretenu bien que constamment bondé de monde. Au départ un peu blasée de me retrouver là, je me suis vite laissée impressionner par la beauté et la sérénité des lieux. Je vais donc tout simplement vous présenter les lieux que j'ai visité grâce à des photos que j'ai faite au long de ma visite et je ne vous dirais pas #nofilter car c'est faux: Autant être honnête avec vous, j'ai moi-même retouché ces photos surtout au niveau du cadrage et de la couleur mais bon quand même dans la limite du raisonnable. C'est parti :

Tout d'abord le palais de Charles Quint : Comme son nom l'indique, il a été construit au XVIe siècle, sous le règne de Charles Quint, descendant des Rois Catholiques, comme un palais de vacances, une petite maison de campagne, quoi. Ayant, d'abord visité les palais nasrides (que je vous laisse pour la fin), ce palais m'a un peu laissé sur ma faim, car, en comparaison à la richesse et à la finesse de l'art musulman, ce bâtiment ressemble à un bloc de pierre imposant, et intimidant à l'image de son roi. Pour la petite anecdote, Mr Quint continuait à vivre dans les palais Nasrides construit trois siècles plus tôt tellement ils étaient magnifiques, mais ne fit construire ce palais que par orgueil. Sympa quand on sait qu'à cette époque ça prend cent ans.

 
 
Les Jardins du Partal et le Generalife étaient les lieux de détente de rois musulmans puis catholiques et de leurs dames, pour souffler un peu entre deux guerres, et on comprend le pouvoir impressionnant de relaxation de ses lieux : 
 
Les jardins du Partal

 
Le portique des dames

 
 
 
Et le meilleur pour la fin : Les palais Nasrides, d'une beauté impressionnante, qui nous laisse bouche bée. Je vous laisse découvrir.

 



 

 

 

 
 
Je pense honnêtement que c'est la plus belle architecture que j'ai vu dans toute ma vie. Alors si un jour, on vous emmène de force passer une belle journée à Grenade "Mais si, tu vas voir l'Alhambra c'est très intéressant culturellement, tu en sortiras changé", alors ne sortez pas l'excuse migraine et arrachez vous de votre transat où vous prenez racine, ça vaut réellement le coup.
 
Viva España !

jeudi 11 juin 2015

Leçon de couture

         Non, cet article n'est pas un tuto DIY "comment transformer sa chemise trop grande en une super jolie robe"- robe, qui au final sera mal découpée, ratée, super moche donc vite oubliée dans le fond de l'armoire, preuve de notre incroyable talent artistique.
        Non, ce n'est malheureusement pas aujourd'hui que vous apprendrez ce qu'est un point de croix, ou comment faire une boutonnière. Ceci dit, pour cela, il faudrait déjà que je sache moi-même le faire.
         Oui, après avoir fait quelques tours de réflexion dans votre boite crânienne, votre cerveau revient à sa place : nous parlerons bien d'un livre aujourd'hui. "Quel est donc le rapport avec la couture ?" vous demandez vous sûrement, agacés par ce tournage autour du pot. Patientez encore un peu, on y vient.

         Le livre dont il est question aujourd'hui est One Day écrit par David Nicholls en 2009 (ce n'est qu'un bébé littérature tout compte fait) et raconte une histoire.... d'amour. Et oui, je sais je sais, j'aurai bien aimé être un peu plus originale, de ceux qui disent "Oh moi, ça m'ennuie les histoires d'amour c'est toujours la même chose, je préfère largement les romans d'aventure ou je ne sais quoi encore " mais ce serait faux, pardi !


        J'AIME les histoires d'amour, j'aime quand on sait ce qui va se passer à la fin, j'aime quand les personnages sont beaux et stéréotypés ouiiii! (jugez, jugez, je vous laisse à vos messes basses. En attendant moi, je me passionne).
Nos personnages ici présents sont Emma et Dexter, Em et Dex pour les intimes. Et c'est là que l'histoire de couture, dont vous n'avez toujours pas compris l’intérêt (mais est-elle folle ? Oui sûrement), prend son sens.
   Au jeu du portrait chinois, Dexter est un blouson. Un blouson en cuir marron, avec des clous dorés dans le dos. Celui qu'on met tout le temps car on se trouve beau avec, celui dans lequel il y a une poche intérieure, et dans cette poche un briquet qu'on tend aux jolies filles perchés sur leurs escarpins. On a pas mal voyagé avec lui en Inde, en Europe, mais toujours à moto (élément essentiel de la vingtaine rebelle). Le blouson qu'on arrête de mettre passé la trentaine, qu'on ne s'est pas résolu à jeter et qu'on a rangé avec nos mémoires dans le grenier de notre jolie maison de notre jolie quartier que l'on a acheté grâce à notre joli salaire d'un métier qui brille mais est en toc. Une fois par an, on monte au grenier pendant que les enfants sont à l'école et Chérie à la gym, on le met et on se regarde dans le miroir en se rendant compte qu'on a abandonné. Abandonné quoi ? Aucune idée. Abandonné, c'est tout.
    Emma, elle, est une robe vichy jaune pâle. Un peu vieillotte, celle qui ignorait quel effet elle pouvait produire chez les garçons avant que Brigitte Bardot la porte et la transforme en un élément sensuel et essentiel des garde-robes. Cette robe, qui au premier coup d’œil, n'est pas évidemment belle. Un peu prude, arrivant au genoux, sans dentelle, sans fioritures ni mascarades, la robe dans laquelle on est à l'aise, celle qui passe pour tout. Un peu naïve aussi, celle qu'on met petite fille pour aller à l'école, qu'on a en trois exemplaires car même si c'était notre préférée, on revenait toujours tachée ou la robe trouée, en vrai petit monstre qu'on était. Celle qu'on continue à mettre adulte car justement, elle nous rappelle notre enfance, ce désir de vérité, d'optimisme et d'honnêteté.

       Voilà ce que ça fait quand on mélange les styles et les couleurs : un top, ou un flop (aussi appelé un fashion faux-pas, je t'aime Christina). Et ici, ça marche à merveille.
La trame de l'histoire commence le 15 juillet 1988, où ces deux âmes universitaires et enivrés se croisent pour une nuit, puis vont décider par peur des sentiments, arrogance et fierté mal placée de rester bons amis (la blague).
C'est ainsi que l'on va suivre la vie bourrée d'actes manqués de ces deux personnes, pendant vingt ans, le 15 juillet de chaque année étant un nouveau chapitre. Leur histoire s'enfile et se découd, les personnages se défilent et se piquent pour mieux se rafistoler après. Au fil du temps, leur relation est à la fois douce, soyeuse comme du velours mais aussi elle se chiffonne, elle gratte et ne tient pas à un fil.
C'est pour ça qu'on les aime, ces personnages. Ils sont comme nous, pas finis, voulant être à la mode, pas à l'aise dans leur peau, sans mode d'emploi pour apprendre à gérer les conflits de cœurs.

Ce livre a été adapté en film par David Nicholls lui même (étrange tout de même d'écrire un livre puis d'en faire un film, mais bon passons). Cependant, je ne peux strictement rien vous dire sur ce dernier car je ne l'ai pas vu. J’attends de finir le livre pour le voir et ne pas me gâcher la surprise. Cependant, je vous conseille tout de même de le voir rien que pour le choix d'Anne Hathaway dans le rôle d'Emma. Je trouve le choix de cette actrice extrêmement bon. En y réfléchissant, je n'aurais vu personne d'autre, sincèrement!


      Dernière petite chose avant de vous quitter : pour rendre ma prof d'anglais fière de moi, j'ai acheté ce livre en anglais (et oui et oui messieurs dames, je me proclame dès aujourd'hui bilingue; et ceci, sans fausse modestie bien évidemment) et si vous aimez lire et que vous avez déjà un certain niveau d'anglais (du style B1), je vous conseille d'essayer de lire en anglais.
      C'est vraiment un bon moyen de se faire du vocabulaire, et de comprendre la façon de parler courante, qu'on apprend pas forcément dans nos jolis manuels de cours où il y a toujours des personnes à têtes bizarre en couverture (Ne le niez pas).
      De plus, au niveau des feelings, le vocabulaire anglais est 1000 fois plus performant. En fait tu rajoute un "less" ou un "ful" à n'importe quel mot et paf t'as un adjectif, et si en plus là-dessus tu nous places un petit "ly" ça y est t'as un adverbe. Et c'est ainsi que "dans un sentiment d'impuissance" devient "powerlessly". Magique? Non, anglais :)
      Enfin, un récit dans sa langue d'origine sera toujours plus pertinent que dans sa version traduite par on ne sait qui, on ne sait où, qui aurait pu glisser n'importe quel petit mot où il le souhaite pour son simple plaisir personnel. Nous traversons une époque difficile, il faut apprendre à se méfier de tous, les traducteurs d'aujourd'hui sont les terroristes de demain!


Pour rester dans l'amour, la jeunesse, le temps qui passe et tout ce qui relève de la poésie élégiaque:
https://www.youtube.com/watch?v=KJ5miTHZXV8

Bonne chance à tous pour le bac !!!

jeudi 4 juin 2015

The Life Is Perfect

"Everything Is Fine"

"The Life Is Perfect"

Voilà ce qu'on peut lire sur le tract distribué à l'entrée du théâtre lorsque vous vous apprêtez à assister à la pièce Sun du chorégraphe Hofesh Shechter.
Sun. Le Soleil. Lorsqu'on m'a proposé d'aller voir cette pièce, je me suis dit "très bien Juliette, ça à l'air léger, vas y, tu vas en ressortir aimant plus que jamais le ciel, les enfants, les papillons, enfin bref, la vie en général."
Grave Erreur! Encore une fois, je me suis faite avoir par quelques phrases pleines de bon sens et un titre lumineux.
Mais avant d'aller plus loin, présentons un peu ce grand génie d'Hofesh Shechter:


Né en 1975 à Jérusalem, il intègre à 15 ans l'Académie de Danse et de Musique de Jérusalem (ne vous y méprenez pas, c'est vraiment du High Level cette école, ils ont même leur propre acronyme : JAMD, et ouais les gars)
Il se joint à plusieurs compagnies notamment la Batsheva Dance Company puis se décide en 2002 à rallier le continent européen pour s'installer à Londres, estimant que c'est là-bas que ça se passe.
C'est à partir de là qu'il commence à constituer une troupe de danseurs et à créer ses propres pièces. Quand je dis créer, ce n'est pas uniquement la danse mais aussi la musique, toujours très rythmée, puissante voir tribale qu'il connait très bien ayant étudié la batterie et les percussions rythmiques avec Dante Agostini, le père du Tam-Tam franco-italien, pour ainsi dire.
Ses pièces sont toujours très sombres, très engagées comme par exemple Uprising, inspiré des émeutes dans les banlieues françaises en 2005.
Évidemment, je ne savais rien de tout cela avant d'aller voir la pièce.
Et c'est là, faisant son bonhomme de chemin, qu'en 2013, Shechter décide de créer une pièce .... heureuse! Ouais, il en a marre de râler le bonhomme en fait, de faire pleurer, d'appeler à la résistance tout ça tout ça. Il  se dit que ça pourrait être sympa aussi de se la jouer pépère, j'aime la vie, hymne au bonheur etc ... Et c'est là que rentre en jeu cette petite vidéo dans laquelle l'homme de la situation est interviewé et où il explique un peu la démarche de son travail :
 

"Tout va bien à la surface mais cela ne va absolument pas derrière les apparences, il y a un danger qui bouillonne à l'intérieur" 
Cette phrase détermine parfaitement l'ambiance de la pièce.

Shechter souhaitait réellement faire une pièce heureuse, vraiment, il me l'a même dit autour d'un café! Mais il n'a pas réussi. Son devoir de porte-parole a pris le dessus. 

Au début tout va bien, la musique est très légère, c'est très doux, les mouvements sont fragiles attentionnés, les danseurs sont là tels des enfants pas trop surs de leurs mouvements, naïfs et pleins de vérité à la fois. Puis ça se craquelle, une faille s'ouvre et là ça s'écroule. L'ambiance se tend, on est mal à l'aise dans nos sièges, on se tiens les mains, pendant que les images fortes se gravent à l'encre indélébile dans nos cerveaux. La musique est prodigieuse, puissante, battante, alarmante. 
Pour l'avoir vue, je ne pense pas que cette pièce souhaite dénoncer un fléau en particulier mais plutôt de nous mettre en garde contre les illusions que nous nous faisons. Il faut être conscient du monde qui nous entoure et ne pas s'ensevelir sous de beaux mensonges et des idéaux utopiques.


 Le costume de Pierrot, issu de la Commedia Dell'Arte est à mon avis symbolique, ce dernier étant naïf et rêveur, mais aussi honnête.

 Ce défilé militaire revient plusieurs fois dans la pièce, et ne peut être plus représentatif. 
Accompagné de la musique, je peux vous jurer qu'il glace le dos.

         
 Cette image est vraiment révélatrice pour moi. En danse, comme dans la vie d'ailleurs, j'ai toujours considéré la nudité comme une baisse de la garde, une vulnérabilité. Lorsque je vois ça, je pense viol, honte, manque d'affection, solitude. Mon cerveau s'emballe peut-être mais c'est vraiment mon ressenti.

       Encore une pièce d'où je suis ressortie bouleversée. J'aime lorsque l'art me fait cet effet, tout d'abord parce que je me sens super intellectuelle haha avouons-le, mais aussi car l'art nous aide à développer notre sensibilité, nos émotions, nos ressentis. Et à notre époque où les états d'âmes sont prohibés, je pense qu'il faut au contraire les faire valoir, les exploiter.
    Aussi, je vous conseille vivement, si vous en avez l'occasion, d'aller voir une pièce chorégraphique, ça en vaut réellement la peine. De s'imaginer que tout cela sort de la petite caboche d'un seul homme, c'est de la magie, de la folie pure.


Pour pas changer, voilà la musique de la fin, qui n'a d'ailleurs rien avoir avec cette article mais dont j'ai découvert l'artiste récemment et dont je suis tombée folle amoureuse : 

Roh allez, je vous en mets deux autres, vous pouvez vraiment pas passer à côté, je vous le jure:

vendredi 17 avril 2015

Dans la Brume

"Le plus beau sentiment du monde, c'est le sens du mystère. Celui qui n'a jamais connu cette émotion a les yeux fermés."

           Mademoiselle Obel a bien compris ce que notre cher et tendre Einstein tentait de faire entendre au reste du monde; car elle garde nos paupières et nos oreilles bien ouvertes, écarquillées devant ce nouvel album, ce petit bout d'âme.


           Aventine est un véritable jeu d'ombres, une partie de cache-cache, qui menace et apaise. Le mystère qui repose est très bien annoncé avec l'intriguant " Chord Left" qui figure en première position de l'album.
           Agnès Obel nous enchante avec son œuvre intimiste, produite dans un deux-pièces à Berlin. On pense notamment à "Dorian", où on reconnait évidemment dès les premières notes, les accords nostalgiques, joués les yeux mi-clos, biens connus des mélodies romantiques. Cependant on évite le pathos barbant grâce à la pureté et à la simplicité du rythme. On le sait bien, on fait passer beaucoup de choses dans les silences, à l'instar de celui présent à la fin de "Words Are Dead" dont le titre explique bien l'importance de cette respiration.
            Mais ce qui reste le plus agréable est cette voix satinée et chaude qui nous enveloppe. Au fil des chansons, elle se dévoile de plus en plus pour révéler différentes facettes, différentes émotions. La cassure dans la voix dès le premier mot dans "Run Cried The Crawling" est selon moi à tomber par terre. Ce petit éraillement dans la voix -qui est aussi repris entre les couplets par le violon- montre une faille, une faiblesse très émouvante. Cependant, au fur et à mesure de la mélodie, le chant prend de l'assurance et propose une intonation plus grave et plus puissante, preuve que nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec Agnès Obel.
          Là où la pianiste se fait la plus intrigante est sur l'instrumental "Fivefold" où elle crée un univers brumeux, menaçant, tribal, grâce aux rythmiques. La puissance se révèle même dans des compositions simples piano-violon-violoncelle. Cette force est dédoublée dans "Aventine" dont le rythme nous surprend et nous attrape. Mais ce qui fait la beauté de cette chanson est l'envolée des pizzicato contrastée à la présence grave du violoncelle. Cette opposition crée une musicalité nouvelle quasi inexplorée avant.
         On se rend bien compte dès les premières minutes de l'album que Agnès Obel fait preuve d'une très grande maitrise de la musique, de celle qu'on apprend depuis la naissance. Elle utilise des techniques instrumentales audacieuses notamment au violon avec par exemple le pizzicato, déjà cité plus haut qui consiste à pincer les cordes avec l'index de la main droite,  ou encore le col legno, qui consiste à frapper les cordes avec le bois de l'archet, constituant le "pouls" de l'album. 
Voici deux petites vidéos pour que vous puissiez repérer ce à quoi cela ressemble 
-Pizzicato
-Col legno (je m'excuse pour la qualité un peu "cheap" et la faute d'orthographe mais il me semblait que c'était la vidéo avec un meilleur son )

Il est évidemment clair que Aventine est un album qui fixe les vertiges. De ceux qui ne se laissent pas facilement oublier, qui ne se rangent pas dans les armoires, mais qui restent ouverts au bord de l'étagère et se réécoutent  sans jamais épuiser la beauté qui en émane.

Cet album m'a quelque peu fait penser à Yann Tiersen alors voilà pour vous : 
https://www.youtube.com/watch?v=AQmDGtgqnN8

A bientôt ! 

samedi 28 février 2015

Les Dauphins de l'Amour

Bonjour tout le monde!
Comme vous le savez, je suis actuellement en première L, et qui dit première dit TPE ! Pour ma part, j'ai choisi comme sujet le surréalisme.
Alors c'est vraiment super intéressant, ça parle de Freud, d'inconscient, d'écriture automatique etc ... D'ailleurs je pense que j'écrirais un article dessus vers la fin de l'année :)
Ce que je voulais vous montrer aujourd'hui, c'est une petite chose tout à fait mignonne et marrante, que j'ai découvert en faisant des recherches.
Les œuvres surréalistes servent à libérer l'imagination, les choses positives qui sont enfouies en nous, la poésie cachée en chacun, notre sensibilité.... Mais aussi, et monsieur Freud ne me contredira pas, toutes les choses en nous qui nous ne souhaitons pas voir en face car étant beaucoup trop dérangeantes.
Bon, ne vous attendez pas, après avoir lu cette article, à avoir découvert votre moi intérieur et à être profondément en paix avec vous même, mais il est vrai que ce qui va suivre illustre assez bien la théorie.


Alors vous voyez quoi ? Oui deux personnes qui font l'amour, le commun des mortels est d'accord sur ce point. Mais cependant, il y a autre chose à voir... Malheureusement, nos petits cerveaux influencés par la société de consommation, sont de plus en plus tournés vers le sexe et sont incapables d’apercevoir le reste. Je vous donne la réponse:



Voilà, des dauphins! Pleins de petits dauphins.
En fait, il est tout à fait normal qu'à partir de l'adolescence on ne voit plus les dauphins.
Cependant, une étude menée sur les enfants nous démontrent que chaque année, nos chers petits anges voient le couple et non les dauphins à des âges de plus en plus bas.Ce phénomène est surement dû à notre société, où la sexualité est de plus en plus accessible à n'importe quel âge. Je n'ai donc plus qu'une chose à dire:
Quittez la civilisation et allez vivre dans la jungle !

https://www.youtube.com/watch?v=q0B2ZAyVvq8&spfreload=10

mercredi 11 février 2015

Du plomb dans l'aile

Là,
Actuellement,
J'ai le ventre tout serré. J'ai envie de pleurer.
Non, en fait, j'ai pas vraiment envie de pleurer mais, vous savez, j'ai ce sentiment assez étrange mais humain, où l'on cherche un regard. On cherche le regard apaisant de la personne qui comprendra. Comprendre quoi ? Je l'ignore. Tout simplement comprendre et apaiser. 
J'imagine que vous vous demandez ce qui m'a mis dans cet état, et bien tout simplement ce livre : Inventaire Après Rupture, qui provoque des feux d'artifices de sentiments dans l'estomac.
Allez-y, allez-y, je vous autorise à vous moquer du titre, moi aussi je le trouve extrêmement bidon! Et ne parlons pas de la couverture, plus girly tu meurs : 





La cerise sur le gâteau reste quand même le synopsis. En gros, on a : 
-Min, l'ado un peu naïve, pas très bien dans sa peau, qui vit dans sa bulle, n'aime pas trop les fêtes ni le gout de la bière et se passionne pour les films en noir et blanc et les recettes culinaires un peu loufoques.
-Ed, le capitaine de l'équipe de football, sportif, bourreau des cœurs et pas trop à l'écoute de sa sensibilité.
-Al, le meilleur ami de Min, gentil, toujours là pour servir, à ses cotés depuis qu'ils ont des couches-culottes.

C'est bon, vous voyez le cliché High School/triangle amoureux/série US ?

Moi aussi je l'ai vu et c'est pour ça que j'ai ouvert ce bouquin. Faut se l'avouer les filles, on a beau dire qu'on a lu tout Hugo et tout Maupassant, les histoires sentimentales d'adolescentes un peu fleur bleue, on adore toutes ça. Donc j'ai commencé à lire, contente d'avoir trouvé ma lecture niaise du mois, sans aucune préparation psychologique, et tombant idiotement dans le piège d'une couverture de livre rose bonbon et d'un titre un peu bidon. 
Et là,
BAM
J'étais pas du tout préparée. Ça reste une histoire d'amour un peu simplette avec des personnages préfabriqués, mais étrangement ça marche à merveille.
L'auteur, Daniel Handler, en plus d'avoir une passion pour les prénoms de personnages archicourts ( 3 lettres, ça monte pas plus haut), fait preuve d'originalité. Son roman se révèle en fait être une lonnnngue lettre (350 pages) écrite par Min expliquant à Ed pourquoi ils ne sont plus ensemble. C'est ce roman qui m'a fait découvrir que j'aimais, adorais, dévorais les romans épistolaires.

Ce livre est donc rempli de nostalgie, de regrets, mais aussi de tendresse, d'un humour doux et bienveillant. Ce livre fait du bien.

 "C'était un rêve de lever de rideau, et je t'ai pris par la main. Pris par la main pour t'emmener vers un ailleurs, un ailleurs plus grisant que des baisers lycéens dans un cinéma de quartier, plus enivrant qu'un banal thé pour la fille et un solide en-cas pour l'athlète, quelque chose de magique sur grand écran, quelque chose de... straordinario.
Le souffle coupé, je t'ai indiqué où regarder. Je t'offrais la grande aventure, Ed. Elle était là, sous nos yeux. Mais tu n'as jamais rien vu sans que j'aie à te mettre les choses sous le nez, et voilà pourquoi nous deux, c'est fini." 


La chanson qui libère :  https://www.youtube.com/watch?v=fKk-Livw9r4 
A bientôt ! :)

mardi 10 février 2015

Le Régime de la Terreur

Hello hello hello !!!
Oui je sais, je fais une entrée en matière tout en douceur, miel et sucrerie car effectivement, ça fait bien .... 3 mois (Ouch) que je n'ai rien fait sur ce blog, laissé seul et sans amis, à l'abandon.
Mais (car il y a un "mais", il y a toujours un "mais") j'ai plusieurs excuses! (étonnant)
Excuse number one :
J'ai vraiment choisi la mauvaise période pour commencer ce blog. En effet, en décembre, j'étais en plein rush pour mes bacs blancs... donc pas de temps libre :/
Excuse number two :
Après ces charmantes douceurs que l'on appelle plus communément bacs blancs, les vacances sont arrivées et avec elles, pleins de petites choses géniales, des fêtes de famille, des sorties etc ... donc pas de temps libre :/
Excuse number three (la dernière promis ) :
Ce début d'année a été assez sympathique mais plutôt mouvementé : reprise des cours, mon anniversaire (hihi) et autres choses futiles qui ne constituent pas du tout une excuse potable, je l'admets mais soit ! Donc, pas de temps libre :/

Heureusement, maintenant j'ai du temps libre et je vais donc essayer de vous chouchouter et de me tenir à mes bonnes résolutions : c'est à dire lire plus, écrire plus, m'organiser mieux et gérer mon temps. Je sais, je mets la barre haute, but YES WE CAN !

Après ces quelques divagations, je propose que nous nous concentrions sur le sujet principal de cette semaine qui est ........ ( roulement de tambour) ...................... 1984!
Ne cherchez pas plus loin, il ne s'est rien passé de spécial en 1984, excepté le lancement du Macintosh par la célèbre marque au logo fruité.
Non, 1984 est en fait un livre. Il est écrit par George Orwell en 1948, donc peu de temps après la Seconde Guerre Mondiale. A cette époque, le climat est tendu, après les conférences de Yalta et Potsdam, où les trois grands vainqueurs de la guerre (Grande-Bretagne, États-Unis et URSS) commencent à différer sur leurs points de vue et leurs idéologies. On est en fait au début de la Guerre Froide.
C'est donc dans toute cette agitation de l'année 1948, que l'idée germe dans le cerveau de notre petit George d'imaginer quel serait un monde totalitaire et dystopique contrôlé par la peur et l'ignorance dans le futur, donc en 1984 (1948-1984 pas mal la petite blague hin ?)

Il me semble assez difficile pour moi de vous faire un synopsis de l'histoire, car je ne peux tout simplement raconter l'intrigue du personnage principal, ça n'aidera pas à compendre l'ambiance terrible du roman. Je vais donc donner quelques exemples concrets :
-Le monde est divisée en trois territoires toujours en guerre: l'Eurasia, l'Océania et l'Estasia (on comprend vite de quoi Orwell s'inspire). Le héros vit en Eurasia ou règne Big Brother, entouré d'un véritable culte de la personnalité. Personne ne l'a jamais vu. D'ailleurs, existe-t'il vraiment ?
-Chaque maison est dotée de ce qu'on appelle "un télécran" qui vous observe et vous entend 24h sur 24h. La résistance est impossible car rien ni personne n'est digne de confiance, la peur est présente partout.
-Personne ne sait ce qu'il s'est passé avant la guerre et ce qui existe en dehors des frontières de l'Eurasia car toutes les informations du passé ont été détruites. Le monde a toujours été en guerre. Le peuple ignore. Big Brother détient la vérité.





Tout ça n'est qu'une infime partie de l'effroyable et inimaginable monde créé par ce génie d'Orwell. Pour ma part, j'ai adoré. Si vous souhaitez lire quelque chose de joyeux où ils finirent heureux et eurent beaucoup d'enfants, je vous le déconseille. Mais ce livre est une œuvre de génie, terrifiante et impressionnante. Terrible et magnifique, ça y est j'ai envie de le relire! J'ai relevé à l'intérieur, une citation qui le définit assez bien : "Les meilleurs livres [...] sont ceux qui racontent ce que l'on sait déjà" et je la trouve assez vrai, les livres ne sont qu'un trieur pour nos cerveaux, ils permettent de mettre à plat nos sentiments, de mettre des mots sur l’innommable.

 Je vous conseille très fortement ce livre, votre vision du monde va changer, je vous le promets.
En attendant n'oubliez pas : "BIG BROTHER IS WATCHING YOU".



Pour l'ambiance apocalyptique : https://www.youtube.com/watch?v=yVIRcnlRKF8
 A bientôt les cocos !